750 grammes
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La Cave du Théâtre
La Cave du Théâtre
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3 octobre 2022

Soirées Les chenins de Loire (23 et 30/09)

 

Soirée n°1

clos rougeard et collier

 

 

Domaine du Collier - Saumur 2016 : couleur or pâle, nez qui semble déjà un peu évolué, pomme et poire bien mûres, un peu d’élevage beurre et vanille encore. Bouche plutôt en rondeur pour un chenin, avec du gras, beau volume, juste ce qu’il faut d’acidité derrière. La finale est assez longue, elle reste digeste, plus minérale et citronnée que l’attaque. Ça commence fort.

 

Guiberteau - Saumur Brézé 2017 : couleur or pâle, nez grillé, soufré, boisé, vanillé, beurré, encore marqué par l’élevage. La bouche est grasse, beurrée, dans un esprit « Côte de Beaune », encore boisée, mais ne manque pas d’acidité dans le fond pour autant (malo bloquée) avec une bonne longueur. Un vin qui a divisé.

 

Huet - Vouvray clos du bourg sec 2010 : couleur dorée, nez très fruitée, exotique, d’ananas, de coing, de miel. Bouche légèrement sucrée (5gr environ), très gourmande, fruitée, bonne acidité dans le fond, encore jeune. Un vin excellent, mais qui tranche totalement avec les Saumur. 

 

Clos Rougeard - Saumur Brézé 2012 : Couleur dorée, nez assez évolué, pomme au four, fruits jaunes mûrs, un peu torréfié, praliné. Bouche avec un gros volume, bien équilibrée entre fruits mûrs, élevage intégré, juste ce qu’il faut d’acidité pour soutenir cette matière riche, de la longueur. Semble à point. Il a fait l’unanimité.

 

T. Boudignon - Savennières Frémine 2019 : Couleur très claire, nez qui met du temps à s’ouvrir, un peu réduit/lies au départ, de mieux en mieux avec l’oxygénation, sur le pamplemousse, les fruits jaunes, des notes florales. Bouche assez pure, minérale, fruitée, qu’il faut quand même aller chercher, avec une bonne acidité et une amertume élevée qui tend le vin. Difficile à cerner en l’état ceci-dit. Le vin qui a le plus divisé : le meilleur de la soirée pour certains le moins bon pour d’autres.

 

B. Stater-West - Saumur Les Chapaudaises 2019 : Couleur très claire, nez citronné, agrumes, minéral, encore assez simple. Bouche pleine d’énergie, très minérale, tendue, pas de gras ni de bois, pas beaucoup de volume, toute en longueur, sans aucun artifice, d’une pureté absolue, longue et salivante.

 

Clos Naudin - Vouvray demi-sec 2017 : Couleur dorée, nez sur la pomme au four, le coing, la noisette. La bouche est très légèrement sucrée, facile d’accès, peut-être un peu simple, mais efficace.

 

F. Chidaine - Vin de France moelleux 2016 (vignes sur Vouvray) : Couleur dorée, nez sur le miel, les fruits exotiques, la pâte de coing. Bouche finalement peu sucrée pour un moelleux (22gr environ), très digeste, fraîche, bien équilibrée par une belle acidité, assez longue. Parfait pour finir avec un dessert à l’ananas. 

 

 

 

Soirée n°2

chenins de loire

 

 

Roches Neuves - Saumur L’Echelier 2017 : Couleur or pâle, nez sur la pomme au four, la poire, floral. Bouche sur la tension, minérale, peu d’élevage ressenti, beau volume, mais surtout une finale très longue, très minérale, saline même, qui donne envie d’y retourner. Excellent début.

 

Domaine du Collier - Saumur 2016 : couleur or pâle, nez qui semble déjà un peu évolué, pomme et poire bien mûres, un peu d’élevage beurre et vanille encore. Bouche plutôt en rondeur pour un chenin, avec du gras, beau volume, juste ce qu’il faut d’acidité derrière. La finale est assez longue, elle reste digeste, plus minérale et citronnée que l’attaque. L'élevage se sent plus que sur la bouteille de la semaine précédente.

 

F. Chidaine - Vin de France Les Argiles 2014 (sur Vouvray) : Couleur or profond, nez très fruits, agrumes bien mûrs et miel. Bouche sans aucune trace d’élevage, pas de gras, mais un beau fruité, de la pureté, un début d’évolution, des notes minérales, avec une bonne longueur, une légère amertume, très salivant là aussi.

 

Clos Rougeard - Saumur Brézé 2011 : Couleur dorée, nez très marqué réduction sur lies, allumette, avec à l’ouverture des fruits jaunes bien mûrs, des fruits secs, des notes torréfiées. Bouche très énergique, aussi large que longue, un élevage marqué mais bien intégré aujourd’hui, encore assez jeune pour 2011, sur les arômes du nez, avec une finale salivante, interminable. Dans un style très différent du 2012 de la semaine dernière, il a lui aussi mis tout le monde d’accord.

 

B. Stater-West - Saumur Les Chapaudaises 2019 : Couleur très claire, nez citronné, agrumes, minéral, encore assez simple. Bouche pleine d’énergie, très minérale, tendue, pas de gras ni de bois, pas beaucoup de volume, toute en longueur, sans aucun artifice, d’une pureté absolue, longue et salivante.

 

Boudignon - Savennières Clos de la Hutte 2019 : Couleur très claire, nez qui met du temps à s’ouvrir, de mieux en mieux avec l’oxygénation, sur le pamplemousse, les fruits jaunes, des notes florales. Bouche assez pure, minérale, fruitée, qu’il faut quand même aller chercher, avec une bonne acidité et une amertume élevée qui tend le vin. Difficile à cerner en l’état ceci-dit. Le vin qui a le plus divisé : le meilleur de la soirée pour certains le moins bon pour d’autres là aussi.

 

Huet - Vouvray Le Mont demi-sec 2018 : (remplace un 2015 bouchonné) Couleur dorée, nez sur l’ananas, fruits exotiques, miel. Bouche très facile, gourmande, peu sucrée, manque un tout petit peu d’acidité pour étirer le vin sur ce millésime solaire. 

 

Clos Naudin - Vouvray moelleux 2009 : Couleur presque ambrée, nez sur la pâte de coing, l’abricot, le miel, un peu d’évolution noisette. Bouche qui reste assez digeste, pas trop sucrée, complexe, fraîche, qui manque un peu de longueur par rapport aux grandes bouteilles du domaine.

 

 

 

Au final, huit vins de grande qualité, très différents les uns des autres : voilà la magie du chenin ! A l'aveugle, les vins du Collier et surtout du Clos Rougeard ont fait l'unanimité, les trois ténors de Vouvray ont confirmé que ce sont des valeurs sûres.

 

 

Merci à tous les participants ! Prochain rdv la semaine prochaine avec les Stars contre les Jeunes qui montent.

 

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25 juin 2022

Soirée Coups de Cœur du 24/06

Dhondt-Grellet, Champagne "Les Terres Fines" chardonnay Extra-Brut : (base 2017) Couleur claire, nez bien typé chardonnay de la Côte des blancs, élégant, floral, fruité, légèrement brioché. Bouche en tension, avec une bulle fine, peu de dosage mais parfaitement compensée par une matière suffisamment mûre, finale longue et crayeuse. Parfait pour débuter.

 

2 Deiss, Alsace Grand Cru Mambourg 2002 : Couleur or profond, nez expressif, un peu beurré, abricot, caramel, pralin, cannelle, fruits secs, pointe de sucre, très complexe. Ca se confirme en bouche, un peu de sucres à l'attaque, puissant, ample, beaucoup de largeur, sur les arômes du nez, de jolis amers, pas construit sur l'acidité, beaucoup de longueur, sans être trop lourd. Un grand vin blanc à maturité.

 

3 Dureuil-Janthial, Rully blanc 1er cru Meix Cadot 2019 : couleur un peu dorée, nez très chardonnay « beaunois », grillé, avec probablement un travail sur lies, fruits jaunes. Bouche grillée, avec une attaque opulente, assez mûre, mais finale qui reste fraîche et calcaire, plus tendue, très longue, pas trop boisée pour un jeune Dureuil. Déjà très bon mais bien sûr le meilleur est à venir. 

coups de coeur 1

 

4 Bouchon Family, Salvaje Pais 2020 (Chili - Maule) : (vieilles vignes sauvages de Pais rouge, en « lianes » dans les bosquets) Couleur ultra claire, nez de sureau, canneberge, pivoine, fruits rouges, petite touche sucrée. Bouche légère (12,5%) peu tannqiue, fruitée. Un joli vin de soif pour commencer les rouges, à l'opposé des vins massifs que l'on croise trop souvent dans ce pays. 

 

5 René Bouvier, Chambolle-Musigny Vieilles Vignes 2019 : Couleur pinot assez clair, nez éclatant plein de fruits rouges et de pivoine, marqué grappe entière, nouvelle génération (fruits un peu sucrés, floral), à peine épicé aussi. Bouche en dentelle, infusée, très expressive, marquée grappe entière, un côté ronce/épice qui donne de la fraîcheur à un fruité plutôt mûr, belle longueur, tout en finesse. Déjà excellent en l'état.

 

6 Maxime Magnon, Corbières « Rozeta » 2019 : très clair en couleur pour Corbières, nez sur les fruits rouges un peu sucrés mais plus d’alcool et de maturité que dans le pinot, avec quelques notes amyliques (bonbon). Bouche peu tannique, très fruitée, esprit grenache infusé, où on retrouve quand même un côté sudiste mûr, sans le côté bonbon, finale de longueur moyenne. Là aussi, un style très élégant pour l'appellation.

coups de coeur 2

 

7 Terre des Chardons, Costières de Nîmes "Marginal" 2020 : (80% syrah, 20% grenache) Couleur noire, nez très syrah, lardé, fumé, tapenade, olive, violette, presque anchois, sauvage. Bouche en fait assez légère (13%), encore quelques tannins, juteuse, très facile à boire pour Costières de Nîmes. 

 

Vignoble du Rêveur, Alsace « Singulier » 2020 :  (complantation majorité riesling, 10jours de macération) On finit avec une curiosité. Vin légèrement orange, trouble, nez très expressif, pamplemousse rose, pastèque, melon, bière IPA... Bouche avec des petits tannins, de l'amertume, pas de sucres, beaucoup de fraîcheur. Un parti-pris très intéressant et original, qui du coup divise forcément les avis. 

 

Merci à tous les participants. Encore une soirée qui se finit tranquillement et dans la bonne humeur. La saison est désormais terminée. On se retrouve en septembre avec un nouveau programme qui, nous l'espérons, rencontrera autant de succès !

 

9 avril 2022

Soirée rhum du 08/04

 

1 Bally 7ans 45% Rhum vieux agricole (AOC Martinique - Vesou. Alambic à colonne) : Colonne transférée à Saint James en 1996. Vieillissement sur place en fûts de chêne du Limousin. On commence avec un classique du rhum agricole, sec, boisé, pas trop austère, sur la boîte à cigare, la banane, l'ananas, la réglisse. Manque juste un peu d'ampleur par rapport au suivant, mais une belle mise en bouche.

 

2 Bellevue 1998-2016 18ans The Rum Cask 56,6% (Guadeloupe - Mélasse. Alambic à colonne) :  Mélasse achetée à Damoiseau. Probablement vieilli en fût sur place jusqu’en 2005 puis transféré en Europe en cuves pendant quelques années puis repassé en fût. Couleur acajou, très joli nez chocolaté, bois précieux, fruité (figue, datte...), épicé. Bouche finalement assez sèche pour un rhum traditionnel, avec beaucoup d'ampleur, de la finesse, de l'élégance et beaucoup de longueur.

soiree rhum

 

3 Caroni 1997 19ans BB&Rudd 46% (Trinidad - Mélasse, alambics à repasse et à colonne) : vieillissement tropical puis continental. Distillerie fermée officiellement en 2003. Découverte par Luca Gargano en décembre 2004. Un rhum assez typique du mythe Caroni, avec un nez bien lourd, d'hydrocarbures, tabac, encaustique, résine, goudron, fruits mûrs, viande fumée. La bouche manque un peu d'ampleur par rapport aux plus grands Caroni mais elle propose une version accessible, pas trop haute en alcool.

 

4 Hampden LROK 2000-2017 Excellence Rhum 54,6% (Jamaïque - Mélasse, alambic à repasse) : vieillisssement 20% tropical, 80% continental. LROK = 200à400 gr/HL d’esters. 195bouteilles.  Couleur très claire, nez très frais, plein de fruits exotiques, très accessible, bas en esters pour Hampden (donc haut quand même), un peu vernis, olive. Bouche très élégante, fraîche, acidulée, saline, très longue. 

 

5 Hampden Great house 1e édition, sortie en 2019 59% (Jamaïque - Mélasse, alambic à repasse) : assemblage du maître de chai Vivian Wisdom l’OWH (40-80 gr/hl) millésimé 2012 à hauteur de 80% et le DOK (1500-1600 gr) millésimé 2016 à hauteur de 20%. Vieilli sur place.  Une version beaucoup plus chargée en esters, plus colorée, violente au nez, très solvant, caoutchouc, anchois, olives, puis mangue, fruits surmûris... Bouche puissante, sans concession, très longue, pour les amateurs d'high esters.

 

6 Savanna Grand Arôme millésime 2007 11ans single cask n°322 50,3% (La Réunion - Mélasse, alambic à colonne de cuivre Savalle) : environ 10jours de fermentation. Autour de 500 gr/hl d’esters. Vieillissement sur place en fût de cognac. 871 bouteilles.  Couleur ambrée, quelque part entre les deux Hampden, plein de fruits exotiques, fraise, très fruits rouges, presque floral, vernis. Bouche avec des esters et aussi beaucoup de fruit, de l'élégance, légère sucrosité, finale longue, légèrement saline.   

 

7 Diamond 2003-2018 15ans Rum Nation Small Batch Casks 5245/6/7/8 58%  (Guyana Demerara - Mélasse, alambic à repasse avec retors) : SXG = Single wooden Pot Still Versailles. Vieillissement tropical fût de bourbon puis continental. Finition 14mois fûts de whisky du Speyside. 981 bouteilles.  Assez clair en couleur, nez un peu alcooleux, mélange de chocolat, toffee et notes maltées. Bouche très puissante, sèche, austère, qui manque un peu de gourmandise, mais avec une jolie longueur. Un Demerara atypique.

 

8 Foursquare 2004-2015 11ans Ex bourbon cask 59% (Barbades - Mélasse, alambics à colonne et à repasse) : vieillissement sur place. Couleur dorée, nez très vanille, coco, bien marqué par le fût de bourbon. Bouche sucrée, ronde, facile, vanille, coco, épices, pas très complexe par rapport aux autres mais gourmande et efficace.

 

Une très belle soirée avec les distilleries en forme du moment, et une série Bellevue-Caroni-Hampden-Savanna exceptionnelle. Merci à tous les participants. On se retrouve en juin pour les Coups de coeur de l'année !

 

3 avril 2022

Soirée Barbaresco du 01/04

Vivant dans l’ombre du célèbre voisin Barolo, Barbaresco est une petite appellation d’un peu moins de 700ha, située à 50kms au sud de Turin environ. Le seul cépage autorisé est ici le nebbiolo, planté sur les versants sud des collines, donnant des vins peu colorés, tanniques et à l’acidité élevée. Grâce au fleuve Tanaro qui sert ici de régulateur, les vins sont vendangés en moyenne 7 à 10 jours plus tôt qu’à Barolo, les degrés d’alcool sont souvent un peu plus bas, les sols sont globalement des marnes du Tortonien (comme sur la partie Ouest de Barolo, la plus en finesse), et la durée d’élevage requise un peu plus courte. Si ces éléments donnent la réputation de vins plus fins qu’à Barolo ce n’est pas toujours justifié au sens où les vins peuvent parfois apparaître comme plus froids, plus austères, avec des tannins moins mûrs et donc plus serrés.

 

barbaresco landscape

mappa-barbaresco-2-1

 

1 Cascina delle Rose - Barbaresco Rio Sordo 2014 : (domaine traditionnel et bio de 4ha repris en 1992 par Giovanna Rizzolio et ses enfants. Fermentations courtes, Elevage foudres de Slavonie 10-30HL. Rio Sordo = 25ha sud-ouest très argileux avec calcaire, un peu de manganèse) Couleur rubis très claire, nez proche d’un pinot, petits fruits rouges, pivoine, élégant. Bouche peu épaisse sur ce millésime froid, fruitée, fraîche, à l’acidité élevée, tannins un peu trop serrés sur la finale. Un nebbiolo assez simple mais d’une jolie pureté pour commencer.

 

2 Castello di Neive - Barbaresco Gallina 2010 : (domaine historique de 60 hectares, traditionnel, élevage foudres. Gallina : grand cru de 50ha, sols marnes et sables fins) Couleur bien plus sombre, nez assez classique encore fruité avec un début d’évolution cuir, champignon. Bouche puissante, encore jeune, dans l’esprit du nez. Tannins encore un peu trop serrés en finale.

 

3 Giuseppe Cortese - Barbaresco Rabaja 2013 : (domaine familial 8ha, traditionnel. Macérations 30j + élevage 22 mois foudres de 17à25HL. Rabaja 4ha sud-sud/ouest sols argile, calcaire, sable) On revient sur une couleur pinot, très claire, superbe nez fraise, rose, pivoine, fruits rouges, tomates séchées… Bouche d’une grande pureté de fruit, beaucoup de fraîcheur, pas forcément très épaisse mais toute en longueur avec une trame calcaire bien marquée dans le fond. Finale très longue, salivante, minérale, calcaire, portée par de petits tannins bien intégrés.

 

4 Bruno Giacosa - Barbaresco Asili 2012 : (domaine de 18ha + du négoce repris en 1982 par Bruno Giacosa auparavant négociant « haute couture ». Macérations en cuves inox thermorégulées, élevage en foudres de bois français Gamba ou Stockinger de 52 et 110hL. Asili : acheté en 1996 environ 2ha sur les 14. Exposition sud-ouest /sud. Sols argilo-calcaire avec du sable) Couleur plus sombre que le précédent, nez plus sur les fruits noirs, un peu plus confituré, plus évolué aussi. Bouche un peu plus en largeur, plus « gourmande », dans une bonne phase entre deux âges, peut-être un peu moins de longueur que le précédent. Grand aussi dans un style plus charmeur.

 

5 Serafino Rivella - Barbaresco Montestefano 2012 : (domaine de 2ha géré par Teobaldo Rivella depuis 1967, très traditionnel, sans chimie. Elevage 36mois foudres de 20-30HL. Montestefano : sud sud-est. Près d’1m de calcaire compact avant de toucher les marnes. Très « Barolo » dit-on parfois) Couleur très brique, nez très évolué, figue, kirsch, goudron, cuir, assez noble, manque peut-être d’un peu de fruits frais, tire à peine sur l’oxydatif. Bouche étonnamment parmi les moins tanniques de la soirée, sur les arômes du nez, avec une belle longueur.

barbaresco 2

 

6 Luca Roagna - Barbaresco Pajè 2011 : (domaine familial de 15ha poursuivi par Luca depuis 2001. Biodynamie, peu sulfité. Macérations de 2à3 mois en chapeau immergé. Elevages près de 5ans en foudres.  Pajè : 1,8ha sud-ouest riche en calcaire et en calcium. Bas en altitude mais ouvert sur le fleuve Tanaro) Couleur très brique aussi, semble un peu réduit au départ, puis fruits noirs, là aussi un peu oxydatif, figue, kirsch, puis de plus en plus végétal avec l’oxydation. La bouche semble un peu dissociée, avec de l’amertume, des notes végétales, puis une oxydation qui arrive rapidement, des tannins serrés. Très peu de plaisir sur cette bouteille.

 

7 Produttori del Barbaresco - Barbaresco Montefico Riserva 2008 : (cave coopérative qui vinifie l’équivalent d’une centaine d’hectares. Style très traditionnel. Elevage foudres. Montefico : plein sud, riche en calcium, assez puissant, proche de Montestefano) Couleur sombre pour du nebbiolo, nez plutôt fruits noirs, encore jeune, simple mais joli. La bouche est aussi sur les fruits noirs, pas très tannique pour Montefico Riserva, une certaine rondeur même, de la fraîcheur. Un peu simple, mais plutôt bon.

 

8 Giuseppe Cortese - Barbaresco Rabaja Riserva 2004 : Couleur claire et évoluée, nez magnifique qui a gardé du fruit rouge, du goudron, cuir, tomates séchées, prune, pot-pourri, viande fumée… Bouche à point, là aussi dans une belle phase entre deux âges, les tannins sont présents mais bien intégrés, avec un côté viande fumée bien marqué. Finale très longue. Encore bravo Gabriele !

 

9 Ca’ del baio - Barbaresco Asili 2009 : (domaine familial de 28ha sur Treiso et Barbaresco. Certifié Green experience. Macérations longues. Elevage de 2ans en foudres de Slavonie et barriques françaises. Asili 14ha : ici 2ha exposés sud-ouest, sols marnes argilo-calcaires bleutées et sable) On passe sur les modernistes. Couleur sombre, nez très différent, où l’on ne sent plus le nebbiolo, mûre, crème de cassis. Bouche ronde, facile, un peu de sucrosité, peu de tannins, moins d’acidité, peu de longueur. Assez simple, gourmand.

 

10 Sottimano - Barbaresco Pajoré 2008 : (domaine familial de 18ha depuis les années 1960 par Rino et son fils Andrea. Style moderniste. Macérations 25jours, élevage 2ans en barriques dont 15% neuves mais sans contrôle des températures. Pajoré à 420m d’altitude, calcaire, exposé sud-ouest) Couleur assez sombre aussi, nez boisé sur la noix de coco, la mangue, les fruits exotiques (comme un vin blanc), la vanille, les fruits noirs. Bouche à l’attaque ronde, veloutée, encore toute jeune, mais les tanins du nebbiolo ressortent en finale, mêlés à une aromatique boisée coco/vanille. Décevant.  A attendre encore.

barbaresco 1

 

Au final, quelques très beaux vins (les deux Cortese, Giacosa…) et d’autres plus compliqués comme souvent sur cette appellation. Mais en tout cas, 9 vins très différents sur un secteur pourtant minuscule avec le même cépage.

 

27 mars 2022

Soirées Chassagne/Puligny-Montrachet (11, 18 et 25/03)

puligny chassagne carte

 

 

Soirée du 11/03/2022

 

JM. Boillot - Puligny-Montrachet 1er cru Champ canet 2014 : Couleur dorée, nez encore jeune, beurré, légèrement vanillé, fruits jaunes bien mûrs. Bouche encore jeune, grasse, beurrée, gourmande, presque une petite sucrosité à l'attaque, mais une bonne acidité dans le fond le relance sur la finale et l'empêche de tomber dans la lourdeur. Beau début !

 

F. Carillon - Puligny-Montrachet 1er cru Champ gain 2016 : Couleur beaucoup plus claire, nez citronné, floral, très peu d'élevage ici. Bouche toute en tension, minérale, peu d'épaisseur, semble d'abord simple, puis s'étire doucement jusqu'à une finale très longue, acidulée avec des amer nobles. Un style opposé au précédent mais tout aussi bon.

 

Leflaive - Puligny-Montrachet 1er cru Clavoillon 2014 : Couleur dorée, nez un peu plus marqué par la réduction sur lies, grillé, allumette, puis citron confit, floral. Bouche tendue et minérale, plus austère que le précédent, avec une sensation presque tannique au niveau de la texture, semble peut-être un peu moins long que les bouteilles des soirées suivantes.

 

JC. Bachelet - Chassagne-Montrachet 1er cru Les Macherelles 2017 : Couleur or pâle, nez encore jeune, beurré, vanillé, fruits jaunes. La bouche présente du gras, du beurré, proche du Boillot mais en plus nerveux derrière, belle acidité. Là aussi beaucoup de longueur, avec une finale plus minérale. Juste un peu compliqué entre Leflaive et Ramonet.

 

Ramonet - Chassagne-Montrachet 1er cru Les Vergers 2017 : Couleur dorée, le nez semble plus mûr, plus concentré aussi, fruits jaunes bien mûrs, floral, presque miellé, beurré, pointe toasté qui tire sur l'anchoiade/fumé. Bouche très grasse, beurrée, très dense par rapport aux autres, avec là encore un fond suffisant sur le terroir des Vergers pour ne jamais être lourd. Finale très longue, on reste sur la fraîcheur. Très belle bouteille, encore toute jeune avec un gros potentiel.

 

Paul Pillot - Chassagne-Montrachet 1er cru Clos St jean 2016 : Couleur très claire, nez plus proche du Carillon, à l'opposé du Ramonet, minérale, à peine grillé sur lies, citron, poire. Bouche très épurée, peu d'élevage, toute en longueur et en minéralité, finale très longue, acide, amers nobles. Dans un style très différent, une grande bouteille aussi.

 

JM. Pillot - Chassagne-Montrachet 1er cru Clos St Jean rouge 2017 : Couleur très claire, nez de pinot infusé, fruits rouges un peu sucrés, fraise et cerise, pivoine. Bouche très fruitée, peu tannique, semble assez solaire pour 2017 lorsqu'il se réchauffe dans le verre (effet des très vieilles vignes de la cuvée?) mais élégante à la fois, un peu moins de longueur que le suivant.

 

B. Moreau - Chassagne-Montrachet 1er cru La Cardeuse rouge 2016 : Couleur bien plus sombre, nez de fruits noirs, ronce, marqué par le côté végétal de la grappe entière. Bouche plutôt puissante avec des tannins encore un peu serrés, fruits noirs, épices, végétal-grappe entière, belle acidité derrière. Bonne longueur. Beaucoup de potentiel, mais à attendre.

 

 

 

Soirée du 18/03/2022


LEFLAIVE RAMONET

 

F. Carillon - Puligny-Montrachet 1er cru Les Combettes 2016 : Couleur plus dorée que le champ gain de la semaine dernière, nez un peu plus mûr, fruit jaunes, léger beurré. Bouche avec un gros volume, élevage bien intégré, plus grasse que Champ gain, plus puissante et plus solaire aussi, aussi large que longue, avec une finale où on retrouve les petits amers du précédent. Un gros potentiel mais semble un peu jeune et moins accessible en l'état que Champ gain.

 

M. Bouzereau - Puligny-Montrachet 1er cru Champ gain 2016 : Couleur très claire, nez dans un style épuré, fruits blancs, floral, pas de beurre, pas de bois. Bouche minérale, pure, toute en tension, pas de grillé ni d'autolyse non plus, avec beaucoup de longueur. Excellent.

 

Leflaive - Puligny-Montrachet 1er cru Clavoillon 2014 : Couleur dorée, nez un peu plus marqué par la réduction sur lies, grillé, allumette, puis citron confit, floral. Bouche tendue et minérale, plus austère que le précédent, avec une sensation presque tannique au niveau de la texture, beaucoup d'énergie et beaucoup de longueur, encore jeune. Excellent.

 

JC. Bachelet - Chassagne-Montrachet 1er cru Les Macherelles 2017 : Couleur or pâle, nez encore jeune, beurré, vanillé, fruits jaunes. La bouche présente du gras, du beurré, avec une belle acidité derrière. Là aussi beaucoup de longueur, avec une finale plus minérale. Juste un peu compliqué entre Leflaive et Ramonet.

 

Ramonet - Chassagne-Montrachet 1er cru Les Vergers 2017 : Couleur dorée, le nez semble plus mûr, plus concentré aussi, fruits jaunes bien mûrs, floral, presque miellé, beurré, pointe toasté qui tire sur l'anchoiade/fumé. Bouche très grasse, beurrée, très dense par rapport aux autres, avec là encore un fond suffisant sur le terroir des Vergers pour ne jamais être lourd. Finale très longue, on reste sur la fraîcheur. Très belle bouteille, encore toute jeune avec un gros potentiel.

 

Paul Pillot - Chassagne-Montrachet 1er cru Clos St jean 2016 : Couleur très claire, nez plus proche du Carillon, à l'opposé du Ramonet, minérale, à peine grillé sur lies, citron, poire. Bouche très épurée, peu d'élevage, toute en longueur et en minéralité, finale très longue, acide, amers nobles. Dans un style très différent, une grande bouteille aussi.

 

JM. Pillot - Chassagne-Montrachet 1er cru Macherelles rouge 2017 : Couleur très claire, là aussi très beau nez de fruits rouges, floral, infusé, encore plus délicat, moins solaire que St Jean. Bouche à l'attaque légère, fruitée et facille, pas un gros volume, finale un peu courte et qui chauffe un peu par contre.

 

B. Moreau - Chassagne-Montrachet 1er cru La Cardeuse rouge 2016 : Couleur bien plus sombre, nez de fruits noirs, ronce, marqué par le côté végétal de la grappe entière. Bouche plutôt puissante avec des tannins un peu moins serrés que sur la bouteille de la semaine précédente, fruits noirs, épices, végétal-grappe entière noble, belle acidité derrière. Bonne longueur. Beaucoup de potentiel, on peut l'attendre.

 

 

 

Soirée du 25/03/2022

chassagne 3

 

JM Boillot - Puligny-Montrachet 1er cru Combettes 2008 : Couleur dorée, nez encore jeune, beurré, légèrement vanillé, fruits jaunes bien mûrs. Bouche encore jeune, grasse, beurrée, gourmande, mais une bonne acidité dans le fond le relance sur la finale et l'empêche de tomber dans la lourdeur. Beau début !

 

F. Carillon - Puligny-Montrachet 1er cru Folatières 2016 : Couleur plus claire, nez beurré aussi mais plus floral, moins boisé, jeune et élégant. Bouche minérale, très léger gras, surtout une belle tension derrière, c'est fin et élégant avec de la longueur.

 

Leflaive - Puligny-Montrachet 1er cru Clavoillon 2014 : Couleur dorée, nez un peu plus marqué par la réduction sur lies, grillé, allumette, puis citron confit, floral. Bouche tendue et minérale, plus austère que le précédent, avec une sensation presque tannique au niveau de la texture, beaucoup d'énergie et beaucoup de longueur, encore jeune. Excellent.

 

JC. Bachelet - Chassagne-Montrachet 1er cru Les Macherelles 2017 : Couleur or pâle, nez encore jeune, beurré, vanillé, fruits jaunes. La bouche présente du gras, du beurré, proche du Boillot mais en plus nerveux derrière, belle acidité. Là aussi beaucoup de longueur, avec une finale plus minérale. Juste un peu compliqué entre Leflaive et Ramonet.

 

Ramonet - Chassagne-Montrachet 1er cru Les Vergers 2017 : Couleur dorée, le nez semble plus mûr, plus concentré aussi, fruits jaunes bien mûrs, floral, presque miellé, beurré, pointe toasté qui tire sur l'anchoiade/fumé. Bouche très grasse, beurrée, très dense par rapport aux autres, avec là encore un fond suffisant sur le terroir des Vergers pour ne jamais être lourd. Finale très longue, on reste sur la fraîcheur. Très belle bouteille, encore toute jeune avec un gros potentiel. 

 

B. Moreau - Chassagne-Montrachet 1er cru La Maltroie 2016 : Couleur claire, nez assez pur, minéral, floral, à peine beurré. Bouche avec un léger gras à l'attaque puis tendue, finale minérale très longue. Proche de Folatières de Carillon dans le style.

 

JM. Pillot - Chassagne-Montrachet 1er cru Clos St Jean rouge 2017 : Couleur très claire, nez de pinot infusé, très fleuri, fruits rouges un peu sucrés, fraise et cerise, pivoine. Bouche très fruitée, peu tannique, élégante puis s'ouvre sur le poivre, le lardé, presque tapenade, tout en restant plus frais que la bouteille de la première soirée.

 

Lamy-Pillot - Chassagne-Montrachet 1er cru Boudriotte rouge 2016 : couleur sombre, nez sur le cuir, encore de l'élevage, un peu trop extrait aussi. Bouche serrée, presque ferrugineuse, qui manque de pureté et de fruit, assez bonne longueur ceci-dit, il faut encore l'attendre.

 

 

 

Si le secteur sud de Chassagne (secteur Morgeot) devrait être exclusivement réservé aux vins rouges, il semble par contre difficile de différencier les Chassagne du Nord des Puligny. Comme toujours la vinification joue un rôle primordial.

 

 

Merci à tous les participants de ces 3 excellentes soirées. A la semaine prochaine pour Barbaresco !

 

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5 mars 2022

Soirée Vignerons de Champagne (04/03)

Soirée Vignerons de Champagne

 

Les vignerons de Champagne, par opposition aux grandes maisons, ont été ici définis comme producteurs propriétaires de leurs vignes. Sans entrer dans le débat sur la qualité, le fait que les vignerons possèdent leur vignoble proche du domaine, sur un lieu géographique précis (et non un assemblage de divers secteurs) nous a permis d'étudier les différents terroirs de cette vaste région.

 

Afin de bien comprendre que le Champagne est d'abord un vin (certes avec des bulles), les bouteilles ont été servis non pas glacés (mais à 10-12°), ouvertes à l'avance, et servis dans des verres à vin larges, surtout pas dans des flûtes...

 

carte champagne a

 

Côte des Bar (sols calcaires et marnes du Kimméridgien - type Chablis par exemple)

1 Pierre Gerbais - Coteaux champenois blanc 2020 : (100% chardonnay, parcellaire. Elevage en cuves) Couleur très claire, nez floral et sur les agrumes. Bouche tendue, citronnée, fraîche, pas beaucoup de volume, assez simple, à la finale minérale calcaire. Proche d'un "jus clair" avant prise de mousse au final. Bien pour comprendre le type de sol.

2 Roses de Jeanne, Cédric Bouchard - Champagne Val Vilaine 2017 : (100% pinot noir, parcellaire. Elevage cuves. Dégorgement en avril 2019. Non dosé) Couleur à peine saumonné, nez un peu réduit au départ, puis se développe sur des fruits rouges, frangipane. Bouche à la fois vineuse et tendue, maturité élevée, avec une certaine richesse à l'attaque puis une finale plus minérale.

 

Côte des Blancs (sols de craie "tendre")

3 JL Vergnon - Champagne Grand cru Les Hautes Mottes 2012 : (100% chardonnay, parcelle du Mesnil-sur-Oger. Elevage barrique 300L. Mis en bt en 2013. Dégorgé en oct 2020. Non dosé) Couleur qui tire sur le doré, nez beurré, élevage fût bien intégré, fruits jaunes. Bouche large, grasse, beurrée, très confortable, où on ne sent pas du tout le zéro dosage, la finale crayeuse l'empêche de tomber dans la lourdeur et on y retourne facilement. Très joli dans un style assez typique de la Côte des Blancs.

4 Agrapart - Champagne Grand cru Minéral 2015 : (100% chardonnay, parcelles sur Avize et Cramant. Elevage pour partie en fûts malo faite. Dégorgé en Mai 2021. Dosage 3gr) Style opposé du précédent. Couleur un peu plus claire, nez plus floral, plus brioché, plus citronné. La bouche est toute en tension et en minéralité, avec moins de largeur mais plus de longueur où l'on sent vraiment l'impact crayeux. Très joli aussi.

 

Coteaux du Petit Morin (sols de craie tendre + silex noir)

5 Ulysse Collin - Champagne Le Jardin d’Ulysse 2015 : (environ 50% chardonnay, pinot noir et pinot meunier à Congy. Elevage fût. 60mois sur lattes. Dégorgé mars 2021) Couleur dorée, nez expressif, toasté, encore marqué par son élevage, fruits mûrs. La bouche est large, opulente, bulle très fine, là aussi encore un peu jeune et marquée par l'élevage. A attendre quelques années.

 

egly agrapart bereche

 

Montagne de Reims (sols de craie dure + argiles, sables... en surface)

6 Chartogne-Taillet - Champagne Les Couarres 2017 : (60% chardonnay, 40% pinot noir sur Merfy. Elevage fûts 228L. Mise en bt en juillet 2018.  Dégorgement novembre 2021. Dosage 5gr/L) Couleur à peine saumonnée, nez brioché, floral, maturité élevée. Bouche encore un peu austère, plus d'effervescence que dans les précédents, encore un peu fermé, a besoin d'une bonne aération en l'état. On sent que le dégorgement est un peu trop récent. Mais une finale crayeuse, tendue, prometteur. A attendre au moins un an.

7 Bérêche - Champagne 1er cru Rilly la Montagne 2017 : (100% pinot noir. Elevage fûts. Dégorgé fev 2021. Dosage 3gr) Couleur saumonnée voire presque rosée, nez bien marqué pinot, fruits rouges, frangipane, encore un peu plus vineux que le Roses de Jeanne. Bouche parfaitement équilibrée entre volume et tension, avec une finale longue et saline-umami, donc accord idéal avec les fromages affinés et charcuteries séchées.

8 Egly-Ouriet - Champagne Grand cru Blanc de Noirs Les crayères : (100% pinot noir sur Ambonnay. Elevage fût sans malo. Base 2013+2012. 72 mois en cave. Dégorgé juillet 2020) Couleur or-ambrée, nez beaucoup plus opulent, brioche, fruits secs, noisette, déjà plus évolué que les précédents. Bouche avec un très gros volume, peu de bulles, qui attaque en largeur, puissante, vineuse, taillée pour la table, mais qui finit très longue, très tendue, avec une fraîcheur qu'on ne soupçonnait pas au départ. Coup de coeur unanime.

9 Gonet-Médeville - Coteaux champenois rouge Ambonnay Athénaïs 2017 : (100% pinot noir sur Ambonnay. Elevage 18mois fûts dont environ 30% neufs. 100% égrappé) On termine par un vin rouge sur le même terroir, couleur quand même assez soutenue pour un pinot, nez de cerise, fruits rouges mûrs, encore une petite touche d'élevage, très bourguignon dans l'esprit. Bouche avec beaucoup de fruit, tannins fins, beau volume, quelques épices sur la finale. Très typé Côte de Nuits. Nul doute que ce genre de vin "tranquille" est l'avenir de la Champagne.

 

Merci à tous les participants de cette excellente soirée. A la semaine prochaine pour le début des dégustations Chassagne/Puligny-Montrachet.

 

3 décembre 2021

Soirées Meursault des 26/11 et 03/12

 

Si Meursault a cette image de vins gras et beurrés, elle le doit avant tout à son histoire et à certaines modes de vinification, bien plus qu'à sa situation climatique et géologique...

 

 

COCHE DURY

 

 

Vinification à l'ancienne

1 Philippe Pernot-Belicard, Meursault 1er cru Les Perrières dessous 2017 : Couleur dorée, nez encore légèrement marqué par l’élevage, beurré, vanillé, fruits jaunes assez mûrs, gourmand. La bouche est grasse, beurrée, mais alors qu’on s’attend à un vin un peu lourdaud, le grand terroir des Perrières Dessous marque son empreinte sur la finale, très caillouteuse, acidulée, qui permet au vin de garder un bon équilibre. Ca commence fort.

 

 

Vinification nouvelle

2 Antoine Jobard, Meursault En la Barre 2017 : Couleur plus claire, nez marqué par le grillé des lies, allumette, plus floral, fruité moins mûr, plus citronné. La bouche est très droite, énergique, un brin austère même, toute en longueur, pas du tout beurrée. Une opposition de style très intéressante.

 

carte meursault

 

 

Parcelles du milieu de coteau

3 Raphaël Coche-Dury, Meursault 2017 (mise LP) Couleur entre les deux premiers, nez expressif, beurré, légèrement vanillé, petite touche toastée, bouche avec du gras mais aussi beaucoup de tension derrière, aussi large que longue, finale très longue, minérale, fraîche. Semble presque prêt à boire en ce moment. Un peu plus de tout par rapport au Pernot-Belicard. Un des vins de la soirée à l’unanimité. 

 

4 Dominique Lafon, Meursault 1er cru Charmes 2017 (Charmes dessus) Couleur proche du précédent, nez un peu plus fermé, semble moins beurré, un peu plus grillé. La bouche montre un gros volume, bien équilibrée entre gras et acidité, mais un peu plus fermée que le Coche-Dury, la finale semble plus longue encore mais offre un peu moins de plaisir en l’état. A attendre encore un peu mais plus gros potentiel. 

 

5 Pierre Morey, Meursault Les Perrières 2015 (perrières dessous) : Couleur dorée, nez légèrement miellé, fruits secs, silex, pas du tout beurré, très différent des autres. Bouche très minérale, tendue, avec en même temps le côté solaire du millésime qui ressort au niveau aromatique. Finale très longue, marquée caillou fumé là encore. Un grand vin de gastronomie, bien dans le style austère du domaine, taillé pour une très longue garde. 

 

  Jean-Baptiste Bouzereau, Meursault 1er cru Genevrières 2014 (Genevrières dessous) : (Soirée du 03/12)  Couleur légèrement évoluée, nez sur les fruits exotiques, très léger beurré, pas de notes grillées. Bouche fruitée, pas très grasse, ni très volumineuse, elle manque un peu de tension. 

 

 

Roulot

BOUZEREAU

 

 

 

Parcelles du haut de coteau

6 Pierre Morey, Meursault Les Tessons 2015 : (Soirée du 03/12)  Couleur légèrement dorée, nez de brioche, noisette, pain grillé, pas du tout beurré. Bouche très droite, grosse énergie, beaucoup de fraîcheur pour 2015, tout en longueur, sur les agrumes, austère, avec une sensation presque tannique, des amers nobles en finale. Coup de cœur pour certains, trop en tension pour d’autres. 

 

  Jean-Baptiste Bouzereau, Meursault Les Tessons 2016 : Couleur déjà bien évoluée, nez sur le miel, les fruits exotiques, le coing, qui ne fait pas du tout chardonnay, déjà bien évolué. La bouche le confirme, la bouteille semble avoir déjà bien vieilli, manque d’intensité, la finale semble un peu courte et fatiguée. Une bouteille en-dedans. 

 

7 Jean-François Germain, Meursault 2016 (Au moulin judas et Vireuils) Couleur or pâle, nez expressif, sur les agrumes, même un peu de fruits exotiques avec l'aération, floral, pas du tout de beurré ni de vanillé, très pur. La bouche le confirme, très droite, très intense avec une excellente longueur pour un village.

 

8 Jean-Marc Roulot, Meursault Vireuils 2016 (Vireuils dessous) Couleur un peu plus claire, nez qui demande du temps, très léger grillé des lies, pas du tout beurré, notes minérales, un peu mentholé, quelques fruits presque exotiques dans le fond. Bouche très droite, épurée, avec de la tension, des amers, une très bonne longueur, austère, qui demanderait quelques années de cave en plus dans l’idéal.

 

 

Meursault Rouge

9 Vincent Latour, Meursault rouge 1er cru Les Cras 2017 : Couleur assez claire, nez éclatant, plein de petits fruits rouges, presque de l’orangette, des épices. Bouche très fruitée, légère, peu de tannins, gourmande, mais assez longue tout de même. Très belle surprise pour tout le monde.

 

  Vincent Latour, Meursault rouge 1er cru Les Cras 2018 : (soirée du 03/12) Couleur foncée pour du pinot, nez de cerise et presque de fruits noirs, éclatant en ce moment. La bouche est gourmande, très fruitée, beau volume, tannins très fins, peu d’élevage ressenti, finale longue. Là aussi, très belle surprise pour tout le monde.

 

 

 

Comme toujours nous avons eu 9 bouteilles très différentes les unes des autres, qui rendent bien impossible de dire ce à quoi ressemble un Meursault. En fonction de la vinification, de l'emplacement sur le coteau et du millésime les vins peuvent aller du très gras au très tendu avec tous les intermédiaires possibles. Les préférences ont logiquement été toutes aussi variées.

 

 

Merci à tous les participants de ces deux soirées. On se retrouve avec le plus grand plaisir en 2022 dès que possible.

 

19 novembre 2021

Soirée Coups de cœur de l'année 2021 (19/11)

Soirée coups de cœur de l'année 2021 (et 2020...)

 

1 Benoît et Mélanie Tarlant - Champagne Zéro Brut nature : (pinot noir, pinot meunier, chardonnay. 2012 et vins de réserve en fûts. Mis en bouteille en 2013, dégorgé en 2019. Zéro dosage) Couleur déjà un peu évoluée, nez de fruits mûrs, de brioche, pointe oxydative. Beau volume en bouche, bulle fine, de l’acidité et des amers nobles, un peu vineux. La finale est marquée par cette touche d’oxydation ménagée, qui a divisé l’assemblée.

 

2 Thibaud Boudignon - Anjou blanc 2019 : (100% chenin en cuves et fûts) Couleur or pâle, nez expressif, élégant, sur les fruits jaunes, légèrement floral. Bouche légère, fraîche, fuitée, belle trame minérale dans le fond, très facile à boire. Parfait pour commencer.

 

3 David Croix et Damien Courbet - Arbois En Chemenot 2019 : (100% savagnin ouillé) Couleur assez proche, nez plus original de fruits blancs, de frangipane, à peine beurré. Bouche plus puissante, plus de volume et en même temps une acidité plus importante, plus de gras, plus de longueur, aucune note oxydative de noix ou autre dans ce savagnin ouillé. Belle découverte pour tout le monde, loin du stéréotype Jura.

 

4 Pierre Duroché - Gevrey-Chambertin 2019 : (100% pinot noir. 100% egrappé. Elevage fûts) Couleur rubis claire et brillante, nez éclatant plein de cerise rouge, de pivoine, très élégant. La bouche est aussi très fruitée, très accessible déjà, gourmande et fraîche à la fois, aérienne, avec une belle longueur. Coup de cœur unanime.

Tarlant

 

5 Jean-Charles Abbatucci - Vin de France Valle di Mare 2019 : (100% carcaghjolu nero. Vignes traitées à l’eau de mer. Elevage en demi-muids) Clair en couleur, nez étonnant de fruits rouges un peu sucrés, de garrigue, de thym, de lavande, très méditerranéen. La bouche est encore un peu serrée, jeune, mais prometteuse, avec un côté salin marqué sur la finale. Moins de finesse que sur les cuvées Faustine ou Monte Bianco mais pour un premier millésime de cette cuvée expérimentale c’est intéressant.

 

6 Famille Sabon Clos du Mont Olivet - Châteauneuf-du-Pape 2012 : (80% grenache + 10% syrah, 6% mourvèdre, 4% cinsault, counoise, vaccarèse, muscardin, terret noir, picpoul. Eraflage partiel. Elevage foudres) Couleur claire légèrement évoluée. Nez classique de grenache de fruits rouges confits, d’épices. Une bouche qui reste fruitée, fraîche et élégante pour Châteauneuf, début d’évolution sur le sous-bois, belle longueur. Un grand classique.

 

7 Les Frères Ravaille Ermitage du Pic St loup - Guilhem Gaucelm 2018 : (50% syrah, 50% grenache en foudres) Couleur sombre, nez très expressif, sauvage, cuir, tapenade, anchois, lardé, fruits noirs, très syrah en grappe entière. La bouche reste élégante, avec des tannins fins, du volume, beaucoup de fraîcheur pour un vin sudiste. Un vin qui a divisé : exceptionnel pour certains, trop sauvage pour d’autres.

 

8 Jean-Baptiste Semmartin Domaine Lajibe - Jurançon Serres-Seques 2018 : (100% petit manseng en fûts. 100gr SR/L) Couleur or pâle, nez élégant sur le miel, l’ananas frais, le coing, assez classique. C’est surtout en bouche qu’il fait la différence, aérien, léger en alcool, belle acidité, les 100gr de SR ne se sentent pas du tout, long et très digeste. Magnifique. Accord parfait avec le chausson aux pommes de Carno. Coup de cœur unanime !

lajibe

 

Quelques bonus pour finir tranquillement la soirée, une Natz, un vin L’Etonnant au CBD (merci Nico… ou pas), un cidre Turgowy de la Cidrerie du Vulcain et un Champagne Champ Viole de Pierre Gerbais pour finir en beauté (merci Patrice !)

 

Merci à tous pour cette excellente soirée dans la bonne humeur comme toujours. A l'année prochaine pour les coups de coeur 2022 !

 

5 novembre 2021

Soirée Whisky d'Anthologie (05/11)

 

1 - Balblair 1983-2013 Official bottling 1st release Ex-bourbon barrels 46% : Couleur presque ambrée, nez vanillé, épicé, légèrement caramélisé. Bouche très fine, élégante puis une finale plus punchy sur le chêne et les épices. Bonne entrée en matière.

 

2 - Royal Brackla 1984-2015 30ans Cadenhead Single Cask Bourbon hogshead 54,1% : Plus clair en couleur, beaucoup plus frais, cire, pomme granny, fruits jaunes, miel, vanille. Bouche très intense, d’une ampleur phénoménale, quelques gouttes tapissent le palais, la finale est interminable, encore jeune, fraîche, fruitée, miellée et acidulée.

 

tomatin 1976

 

3 - Glendronach 1995-2013 18ans Oloroso sherry puncheon n°1774 pour The Nectar et LMDW 54,8% : Couleur acajou, presque noire, nez très chocolat noir, café, noisette, fruits secs, pointe poudre à canon. Bouche intense à l’attaque sur les arômes du nez mais finale relativement courte par rapport aux précédents, un peu trop marquée par le fût.

 

4 - Littlemill 1989-2011 21ans Daily Dram  50,7% : Couleur ambre clair, nez très élégant, sur les fruits exotiques avec une petite touche florale. Bouche en dentelle, légère, aérienne, pleine de fruit, très facile à boire, beaucoup de fraîcheur.

 

5 - Tomatin 1976-2010 34ans Daily Dram Sherry butt pour LMDW 51% : couleur ambre clair, nez encore plus fruité, encore plus exotique, à peine miellé, un peu plus de caractère. La bouche aussi rappelle le Littlemill mais avec un peu plus de tout, plus d’ampleur surtout, plus de longueur, une bombe de fruits exotiques (mangue, passion, ananas…). On aimerait le garder toute la soirée. Pas de surprises, la star sur le papier a confirmé son statut dans le verre à l’unanimité.

 

Bonus - Amrut Triparva Triple distilled 50% : Un whisky indien travaillé sur le fruit exotique lui aussi, probablement très jeune, bu à l’aveugle pour voir comment il se comporte face aux légendes écossaises. Couleur un peu plus foncée, le nez est un peu moins éclatant, puis il vient sur les fruits jaunes, à peine moins exotique, plus miellé, un peu plus de sucrosité. La bouche est très fruitée, l’alcool un peu plus sensible que dans les précédents, une finale plus courte. Cependant il est loin d’être ridicule, bien au contraire, surtout pour un whisky 7à8 fois moins cher. Le climat tropical (12% de part des anges par an !) apporte vraiment des arômes intéressants en quelques années.

 

map whisky dist

 

6 - Springbank 2001-2018 17ans Distillery private bottling Fresh port hogshead n°123 50,1% : Couleur acajou, nez puissant, légèrement tourbé, pointe soufrée, chocolat, sel, viande fumée, épices, poivre, très complexe. La bouche est puissante, violente, pas trop vineuse ni écœurante pour un fût de porto, beaucoup de caractère, presque trop pour certains. Un très bon whisky, mais à boire à petites doses.

 

7 - Bowmore 1989-2014 25ans Douglas Laing XOP Refill hogshead n°10581 55,1% : Couleur presque translucide, le nez est finement tourbé, iodé, légèrement vanillé, citronné, un peu de coquille d’huître, d’algues, il transporte en bord de mer. La bouche est très élégante, très fine pour un Islay, petite sucrosité vanillée gourmande, alcool très bien intégré, presque facile à boire, tout en ayant de l’ampleur et de la longueur. On termine en beauté.

 

Merci à tous les participants pour cette excellente soirée. Prochain thème : les coups de coeur de l'année le 19 novembre.

 

17 octobre 2021

Soirée Toscane - Montalcino du 15/10

Situé au sud de la Toscane, Montalcino est réputée pour être une zone particulièrement chaude et sèche.

carte de toscane

 

Sur un peu moins de 20kms par 20, près de 240 producteurs aujourd'hui se partagent un peu plus de 2000ha de vignes. La différence de climat est énorme entre le Nord et le Sud de l'appellation, avec environ 3 semaines d'écart dans les dates de vendange. Si des sous-régions ont clairement été identifiées, elles n'ont pour le moment rien d'officiel ; mais les débats sont nombreux pour savoir s'il faut ou non les intégrer dans les règles de la DOCG, comme c'est le cas dans le Chianti par exemple. Pour Soldera la variété de terroirs est de toute façon trop forte même au sein d'une même sous-région. Pour Salvioni, il aurait fallu les créer dès le début car segmenter c'est forcément classer ce qui entraînera de meilleures ventes par endroits et donc jalousie, procès... Et que faire des domaines qui assemblent des parcelles du Nord avec des parcelles du sud ? 

sub region montalcino

 

Montalcino est l'un des secteurs du monde où la géologie est la plus complexe. Les premières cartographies commencent à apparaître mais restent encore très schématiques. On trouve cependant des cartes précises sur les sites des domaines ayant mis en place un système parcellaire.

soil map

 

Tous les vins sont en 100% sangiovese grosso, un clone trouvé à la fin du XIXe siècle par la famille Biondi Santi, particulièrement résistant au phylloxéra. Les domaines choisis sont dits "traditionnalistes" (élevages en foudres) par opposition aux "modernistes" (élevages en barriques). Seul Salicutti est parfois considéré comme "intermédiaire". 

La dégustation commence par les Rosso di Montalcino (élevages plus courts, faits avec les jeunes vignes ou des parcelles plus propices à des vins "de fruit") puis continue avec les Brunello di Montalcino (élevage minimum 2ans sous bois, 6 mois en bouteille et commercialisation en janvier de la 5e année suivant la récolte). Et enfin un Brunello di Montalcino Riserva (un an de plus sous bois et commercialisation la 6e année).

 

Les vins ont été pour la plupart ouverts à midi pour le soir, non carafés, servis en Zalto Universal.

 

 

1 Castello Tricerchi, Rosso di Montalcino 2018 : (domaine de 13ha autour du château historique de 1441. Vignes replantées en 1995, d’abord vente aux coopératives puis premier millésime de Tommaso Squarcia en 2012. 2 parcelles proches du domaine, au Nord de l’appellation, secteur frais donc. Elevage 1an en foudres. Sols argile et sable surtout.)    Couleur très claire, limpide. Nez ouvert, sur des petits fruits rouges acidulés, pivoine, facile et élégant. Bouche légère, pas un gros volume, fruits rouges avec une petite pointe de sucrosité bien équilibrée par une bonne acidité. Pas une grosse longueur mais beaucoup de fruit, frais et gourmand.

 

2 Poggio di Sotto, Rosso di Montalcino 2016 : (domaine de 10ha créé fin des années 1980 par Pierro Palmucci, à Castelnuovo dell'abate, secteur chaud mais tempéré par le Monte Amiata. Certifié Bio. Collaboration avec l’Université de Milan pour trouver les meilleurs clones. Domaine vendu en 2011 à Claudio Tipa déjà propriétaire de ColleMassari. Jeunes vignes de Brunello, autour du domaine. Elevage 2ans en foudres. Sols marnes et galestro surtout.)      Couleur à peine plus sombre que le précédent mais on reste sur une teinte rubis « pinot », brillante. Nez expressif avec un fruité un peu plus mûr que dans le précédent, fraise, cerise, un peu plus de profondeur, tomate séchée, pivoine. Bouche avec un peu plus de volume, fruité éclatant, très frais, pas très riche en alcool, tannins très fins, assez « bourguignon » dans l’esprit, juteux, gourmand et bonne longueur en plus. Au niveau de nombreux Brunello.

 

3 Stella di Campalto Podere San Giuseppe, Rosso di Montalcino 2014 : (5,5ha en biodynamie et proche du nature à Sant’Antimo, créé dans les années 1990. Domaine reçu comme cadeau de mariage, Stella est tombée amoureuse du lieu qui en plus l’aurait soigné de sa maladie. Rencontres avec Piero Palmucci, Nicolas Joly... Plusieurs parcelles toutes autour du domaine, sols variés galestro, argiles, sables, quartz... Elevage 19 mois foudres, assemblage + 34 mois en bouteille.)        Couleur rubis à peine rouillée, nez plein de fruits rouges sucrés, de rose, petite touche balsamique, garrigue. Bouche à la fois solaire, fruité gourmand, mais une belle fraîcheur, des tannins très fins, un peu plus solaire que Poggio, un peu plus évolué et peut-être un peu plus "vivant". Mais là aussi un Rosso au niveau des autres Brunello.

 

4 Podere Le Ripi, Brunello di Montalcino Cielo d’Ulisse 2016 : (30ha en biodynamie + jardin, chai écologique…, créé en 1998 par Francesco Illy, vinification parcellaire. Domaine au sud-est mais parcelle à l’Ouest vers Camigliano. Elevage 33mois foudres + 12mois cuves ciment. Sol schiste et calcaire avec alluvions et sables.)      Couleur rubis foncé, nez sur la cerise, fruits un peu plus noirs, violette. Bouche puissante (15°), très dense, reste bien équilibrée grâce à une acidité élevée, intense, tannins encore présents, grosse longueur, beau potentiel mais encore jeune en l’état. Il a permis de voir le style de 2016 qui s’annonce un grand millésime de garde avec du fruit, de la matière, alcool et acidité élevés. 

 

soldera 2013

 

5 Salicutti, Brunello di Montalcino Piaggione 2013 : (domaine créé dans les années 1990 par Francesco Leanza, ancien ingénieur en chimie, racheté par les restaurateurs Munichois Felix et Sabine Eichbauer en 2016. 4,5ha bio depuis 1994 - Premier domaine bio de Montalcino. Vinification parcellaire. Parcelle de 1,2ha riche en calcaire et marnes, assez solaire. Vignes de 1994 et 2007. Elevage 3ans foudres 5HL, 10HL, 20HL puis 40HL.)      Couleur sombre et légèrement évoluée, nez complexe, changeant, fruits cuits, presque pruneau, fumée, champignon, notes légèrement oxydées, balsamique. Ca part un peu dans tous les sens. Idem en bouche où le vin semble déjà évolué, un peu fatigué presque, mais tout en gardant une certaine fraîcheur et une bonne longueur. 

 

6 Gianni Brunelli Le Chiuse di Sotto, Brunello di Montalcino 2013 : (domaine de 6,5ha créé en 1987 par cet ancien restaurateur de Sienne. Bio non certifié. Des parcelles à Pordenovone au sud-est (sable, galestro…) et à Le Chiuse di Sotto au Nord (argiles). Elevage foudres. Depuis la mort de Gianni en 2008 c’est sa femme Laura qui continue au domaine.)       Couleur grenat, sans aucune note d’évolution, nez qu’il faut aller chercher, fruits noirs, un peu floral, délicat. La bouche est très élégante, toute en sobriété et en retenue mais très noble, du fruit, de la matière, pas encore d’évolution. C’est long, pas très haut en alcool (13,5°), très frais et très juteux.

 

7 Gianfranco Soldera Azienda Case Basse, IGT Toscana 2013 : (créé en 1972, 9ha biodynamie non certifiée avec un jardin botanique. 2 parcelles proches du domaine, sols variés. Elevage 5ans en foudres. Devenu légendaire depuis qu’un ancien employé (pour des raisons encore controversées – Gianfranco était soi-disant à l’origine des dénonciations entraînant le scandale du Brunellopoli en 2008) a ouvert les robinets des foudres contenant les récoltes de 2007à2012. Depuis sa mort en 2019, sa femme gère le domaine.)          Couleur rubis très brillante, nez exubérant, plein de fruits rouges confiturés, très fraise confiturée, cerise rouge, très éclatant, puis un peu de viande fumée, de garrigue, d’herbe grillée, de tomate séchée… La bouche impressionne par sa densité, très peu de tannins, texture soyeuse, le fruité est sucré, un côté bonbon, pourtant il reste digeste grâce à une bonne acidité dans le fond, une longueur incroyable, avec beaucoup de gourmandise. Un OVNI, qui n’a rien à voir avec les autres vins, qui met une vraie claque d’entrée, déjà prêt à boire. Le maître a parlé ! 

 

8 Biondi Santi Tenuta Greppo, Brunello di Montalcino 2008 : (domaine de 25ha, créé en 1840. Le domaine historique de l’appellation, à l’origine de la création du Sangiovese rosso. Plusieurs parcelles autour du domaine. Elevage 3ans en foudres. Domaine récemment vendu au groupe EPI (Piper-Heidsieck…)      Couleur grenat, légèrement évoluée, nez plus austère, plus « traditionnel », fruits plus noirs, cuir, girofle, réglisse, sous-bois, très complexe. La bouche est droite, très noble, un peu austère, pas de sucrosité ici, peu d’alcool, acidité élevée, tout en tension, avec une grande longueur, des tannins poudrés. Un style complètement à l’opposé de l’exubérance Soldera mais grand aussi.

 

 

Bonus n°1 Col d’Orcia, Brunello di Montalcino Poggio al vento Riserva 2010 :  (grand domaine en bio au sud de l’appellation. Long élevage en foudres)   Couleur rubis foncé peu évoluée. Nez expressif, à mi-chemin entre Soldera et Biondi Santi, fruits rouges, prunes, réglisse, menthol, mûr mais beaucoup moins sucré que Soldera. Bouche puissante, élevée en alcool (15°) mais parfaitement équilibrée, grosse acidité, beaucoup de fruit, tannins de qualité, encore dans sa phase de jeunesse, mais déjà grandiose par son équilibre. Grande série ! Merci Stan pour la bouteille.

 

Bonus n°2 Tenuta dell’Ornellaia, Bolgheri superiore rosso Ornellaia 2004 : (Propriété ayant d’abord appartenu à Antinori, consulté par Michel Rolland puis vendu à Mondavi puis à Frescobaldi. Cabernet sauvignon, merlot, en barriques)     Changement complet de style, de secteur et de cépage avec cette légende des « super-toscans » à la couleur très noire, au nez encore légèrement boisé vanillé, beaucoup de cassis, très mûr, confituré, un peu de menthol, tabac, cèdre. Bouche encore toute jeune, pleine de cassis un peu sucrée, des tannins présents mais gras, de la puissance, du volume, un style bien sûr plus « international » que les précédents, une sorte de Bordeaux solaire, parti pour vivre très longtemps, avec un travail sur le volume, la texture, la rondeur, complètement différent des Sangiovese en foudres et très intéressant à comparer. Merci Manu pour la bouteille ! 

ornellaia 2004

 

Une dégustation de très haut niveau, qui a pleinement convaincu tous les participants, même ceux qui n'étaient pas familiers avec le sangiovese. Les vins se sont montrés très variés, combinant fruit, gourmandise, puissance liée à l'alcool mais restant toujours digestes, ne saturant jamais les palais. Et pourtant beaucoup d'entre eux étaient encore trop jeunes dans l'idéal.

 

Merci à tous les participants de cette magnifique soirée. L'an prochain la soirée Vins étrangers devrait nous conduire à Barbaresco...

 

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